Concours 2016
Restructuration et extension du lycéee JEAN BAPTISTE DUMAS à Alès
Le site est riche d’une identité affirmée. De nos visites répétées et à la lecture des volontés induites par le programme, nous avons gardé cette impression : aujourd’hui, globalement, il fonctionne. Bien sûr, la cour principale manque d’ombre en plein mois de septembre, les personnes à mobilité réduite peuvent aujourd’hui être confrontées à quelques « inconforts ». Bien sûr, les équipements et les gestions de flux sont à remettre en accord avec les notions – nées avec les prises de conscience – de gestion des déchets, de partage des flux et de sources d’énergie « acceptables », les couloirs des zones d’enseignement, les revêtements vieillissant, les problèmes de surveillance du site, etc. Bien sûr ; mais globalement, fort des usages et des expériences enracinés par le temps, il fonctionne…. toujours…
Toute notre proposition prône donc le respect, la mise à profit et en valeur de l’existant, du point de vue du bâti, des usages, des réseaux, comme du point de vue paysager, par des interventions voulues mesurées et au vocabulaire limité, mais juste. Toutefois, la création d’une nouvelle « vitrine » à l’établissement, se fera par le biais de l’implantation du bâtiment AA.
Volontairement présent et imposant, à l’échelle de l’établissement qu’il représente et sert, il sera en quelque sorte la seule construction « visible » de l’intervention. Au fil de ses étages, on retrouve tous les ingrédients de fabrication du projet proposé.
Sa première façade, menuisée, est celle d’un bâtiment administratif : une trame rigoureuse (90 cm) en rythme les 4 faces et alterne entre vitrage et façade métallique grise. Il est bien sûr vitré autant que possible, et laisse donc deviner la nature de sa structure (une poutre en X sur deux niveaux, en lamellé collé, qui permet de franchir au-dessus d’une large entrée). Chaque fois que nous devrons clore un espace en ajoutant une peau, ce sera celle-ci. Ce bâtiment pont permet de définir le seuil, le parvis.
La protection solaire des fonctions contenues se fait par une deuxième peau rapportée qui propose d’amener couleur et rythme à l’intérieur comme à l’extérieur. Partout où le besoin se fera sentir, nous ajouterons cette deuxième peau.
Un monolithe de béton blanc (aux géométries en facettes taillées avec le même couteau que celui qui découpera le béton clair qui composera la quasi-totalité de l’espace public) forme son socle. Tous les autres RDC bâtis parleront le même langage.
Un abri en béton brut est encastré dans son socle et marque l’accès au local deux roues et se prolonge de part et d’autre pour abriter un peu avant et un peu après. Les allées couvertes et les sanitaires, vous l’avez compris, seront à son image.
Le vide, par l’ambiance et la lumière qu’il génère modifiera l’existant. Les surfaces couvertes attendues sont pour partie aménagées sous l’emprise des bâtiments, plutôt qu’autant de verrues rapportées que de porches. Les circulations verticales des bâtiments I et F sont également largement ouvertes et éclairées. Le même système de façade que celui des étages du bâtiment AA, remplissage menuisé rapporté en tête des nez de dalles et poteaux mis à nu, vitré autant que possible. La deuxième peau colorée est également ajoutée quand une protection solaire est nécessaire. Sa colorimétrie se décline suivant les façades au gré des couleurs qu’elle côtoie. Les espaces concernés restent ainsi protégés, mais profitent d’un rapport nouveau au « grand paysage » présent à l’Ouest.
Les implantations choisies pour le bâti créent les limites nécessaires à la gestion des divers flux présents sur le site, à la création d’un « dedans » dédié aux usagers de l’activité et d’un « arrière » dédié à tous ceux qui la rendent possible (logistique, enseignants et technique), tout en supprimant les « recoins » où la surveillance est aujourd’hui problématique. Il y aussi un « devant » : un large parvis limité par le bâtiment d’accueil.
Un socle continu, sobre et global, dedans, propose par le même geste :
- De permettre l’accessibilité à tous, à toutes les activités de l’établissement et à toutes les zones des cours de récréation.
- De créer des masses végétales « renfoncées » qui proposeront ombrage et abri, tout en collectant les eaux de
- De souligner les axes de circulation principaux, sans les imposer.
- D’uniformiser les traitements de pied de bâti, qu’ils soient existants, d’enseignement, ou de simples locaux Derrière, l’aller-retour entre usages, conservation des grandes tiges présentes, rayons de giration, voie de stockage, de décélération, accès des secours ou autre collecte de déchets, a mené à un dessin induit par la logique et la fonctionnalité.
MAITRE D’OUVRAGE: RÉGION OCCITANIE
ARCHITECTE Mandataire : Atelier AWA
ARCHITECTE cotraitant : Atelier Inextenso – SARL Beaudouin Rédarès
MONTANT DES TRAVAUX : 40 000 000 €HT
SURFACE DE PLANCHERS : 39 500 M2
CLASSEMENT : 3ème